Les différentes pointes de flèches médiévales
Les flèches pouvaient porter plusieurs types de pointes: (pointes forgés par
M. Robert Strozzini)
Le passadoux, avec sa longue pointe appelé poinçon, avait la particularité de transpercer les cottes de mailles. Pour cela, la pointe était très fine et au moment de l'impact, si la pointe arrivait à se glisser dans la cotte, les mailles éclataient sous la puissance de l'impact. La flèche transperçait le gambison et l'homme, s'il lui restait assez de force pour le faire. De plus, la pointe n'était qu'emmanchée sur le fût. Cela permettait à la pointe de rester figée dans le corps de l'adversaire lorsqu'il essayait d'arracher la flèche et augmentait alors les risques d'infection donc de mortalité. Il se passe de même lorsque la flèche se plante sur un obstacle: l'archer adverse prenait la flèche mais celle-ci était sans pointe, donc impossible de la tirer.
La coupe amarre, apparemment courante au Moyen-âge, est censée avoir servie à couper les cordages des navires. Hypothèse peu probable du fait de la grosseur des cordes de chanvre utilisées sur un navire, et de la difficulté à maîtriser un vol à l'horizontale d'une telle lame, condition indispensable pour la coupe... Ou peut-être fut-elle utilisée pour créer des déchirures importantes dans les voilures. On aurait par conséquent dû en retrouver sur l'épave du Mary Rose, navire destiné au combat naval. Il est possible que cette pointe étrange ait eu la même utilisation que le coupe jarret (voir en-dessous). Elle servirait donc à blesser sans tuer la cible: chevaux dans une bataille essentiellement.
Le coupe-jarret, sa lame en forme de hache en fait une pointe à trancher sans pénétration, elle servait à blesser douloureusement les chevaux, semant ainsi le désordre dans les rangs de cavalerie. Cette pointe pouvait être utilisée sur tous les endroits non protégés dans le but de blesser sans tuer.
Cette pointe, nommée incendiaire, servait à enflammer des portes, de la paille ou tous autres matériaux. Pour cela, on plaçait une étoupe imprégnée d'un produit inflammable entre les quatre branches. La petite pointe en son bout permettait à la flèche de se figer dans la cible. Une fois tirée, la pointe, au moment de l'impact, est compressée, ce qui amène l'étoupe enflammée au contact de la matière à faire brûler. Elle peut aussi servir "d'arme bactériologique"en installant à la place de l'étoupe de la nourriture contanimée ou autre chose contaminée.
Le barbillon, ainsi nommé en raison des barbes sur ses côtés, est la pointe la plus connu du grand public. Elle était surtout utilisée contre les piétons mal équipés. Comme toutes les pointes ou presque, le barbillon était simplement emmanché sur le fût, cela permettait à la pointe de rester plantée dans la chair et son extraction n'en était que plus difficile. On trouve aussi parfois des barbillons percés pour clouer la pointe sur la flèche. Son poids permettait une pénétration profonde et les barbes de très larges blessures. De plus, seul un chirurgien expérimenté pouvait extraire cette pointe. La pointe, ainsi figée dans la peau, infectait le patient et il avait, avec la médecine médiévale, presque toutes ses chances de mourir de cette infection quelques jours plus tard.
Procédés identiques à celui du barbillon. Les lames tranchantes provoquent de graves blessures qui s'infectent et, sans soins convenables, la victime meurt d'hémorragies internes.